jeudi 3 octobre 2019

Bébés et femmes enceintes à la rue dans les Alpes-Maritimes

Communiqué de presse de l'association "Tous citoyens !"

Bébés et femmes enceintes à la rue dans les Alpes-Maritimes


"Notre association a été appelée la semaine dernière, comme bien souvent, parce qu'une jeune maman de 22 ans et son bébé de 20 mois ont dormi dehors, près de la gare de Nice. Nous avons appelé, comme à chaque fois, le 115, en vain.

Lorsque vous appelez le 115-06 en charge de l'urgence sociale parce qu'une famille avec un bébé dort à la rue, la première question qui vous est posée est l'âge du bébé. S'il s'agit d'un enfant de moins de 12 mois il sera pris en charge quand bien même les structures d'accueil sont saturées, en louant pour la famille un hôtel meublé. Si l'enfant a le malheur d'avoir plus de 12 mois et qu'il n'y a plus de places, la famille restera à la rue. 

De même, lorsque vous appelez le 115-06 car une jeune femme enceinte qui dort dehors, on vous demande immédiatement l'avancement de la grossesse. Si elle n'est pas encore au septième moi de grossesse, elle ne sera pas considérée comme étant en danger et continuera à dormir dehors.

Officiellement, l'urgence sociale n'a pas de critères ni de quotas. Mais, de fait, l'opérateur vous dit "l'enfant a plus de 12 mois, on ne peut rien faire". Qui fixe ces critères officieux mais bien effectifs et proprement scandaleux ? On pourrait penser que ces critères sont nationaux, il n'en n'est rien. Dans de nombreux départements on protège les enfants jusqu'à 3 ans et les femmes enceintes dès le 4ème mois de grossesse. Dans les Alpes-Maritimes, l'urgence sociale relève de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, service de l'Etat sous les ordres du Préfet. Il semble donc normal, pour le Préfet des Alpes-Maritimes, qu'un bébé de 13 mois ou une femme enceinte de 6 mois dorment à la rue. 

Cette jeune maman et ce bébé que nous aidons sont actuellement hébergés grâce à une formidable chaine de solidarité citoyenne, mais pour combien de temps ? Et combien d'enfants en bas-âges et de femmes enceintes dorment encore à la rue dans notre département ? Est-il normal que les citoyens pallient aux carences de l'Etat ? A quel degré d'inhumanité en est on arrivé pour laisser à la rue des bébés et des femmes enceintes ?

Nous demandons officiellement au Préfet des Alpes-Maritimes de revoir ses seuils de prise en charge sociale et de protéger les bébés et les femmes enceintes dans notre département. Nous demandons également aux maires des Alpes-Maritimes, si le Préfet refuse d'entendre notre appel, de pallier à l'inhumanité de l'Etat et de protéger en priorité ces personnes vulnérables."

L'association "Tous citoyens !"

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