vendredi 27 mars 2020

Coronavirus et protection des sans-abri à Nice : une gestion incompréhensible !

Communiqué de presse de l'association "Tous citoyens !"

Coronavirus et protection des sans-abri à Nice : une gestion incompréhensible !


Face à la crise du Covid-19 nous devons protéger l'ensemble de la population. Les sans-abri ont ainsi le droit à la même protection et aux mêmes conditions d'hygiène que les autres citoyens. De plus, la solidarité envers les sans-abri va de pair avec la non propagation du virus. En effet, il serait vain d'imposer un couvre-feu à et de laisser les personnes à la rue être obligées de traverser la ville pour trouver une maraude active et se nourrir ou pour trouver un hébergement. 

Rappelons que la question des sans-abri ne concerne pas que les SDF mais aussi les exilés qui ne connaissent parfois ni notre langue ni bien sûr la ville, les précaires vivant dans des squats, les travailleurs pauvres dormant dans leur voiture, les personnes vivants dans des camps de fortune.

Alors que de nombreuses villes de France ont très vite ouvert des bâtiments publics pour accueillir les sans-abri, la Ville de Nice a attendu le  23 mars pour annoncer l'ouverture d'une auberge de jeunesse et de l'internat du lycée Massena. L'auberge de jeunesse a été complète dès son ouverture. L'internat du lycée Masséna n'a jamais ouvert. Il aura fallu attendre six jours pour apprendre qu'à la place la Ville ouvrait, ce jour, le gymnase Pasteur aux sans-abri. Que de temps perdu et d'incompréhensibles atermoiements en pleine gestion de crise sanitaire et sociale !

Alors que tous ceux qui répondent à l'urgence sociale savent qu'il faut rencontrer les sans-abri un à un et tenter de les convaincre de venir en foyer sans quoi la majorité d'entre eux ne sera pas protégée, Christian Estrosi s'enferme dans une logique de guichet, attendant que les sans-abri viennent d'eux mêmes demander un hébergement. Il est indispensable de coordonner les maraudes associatives et des maraudes institutionnelles pour quadriller la ville et aller rencontre les sans-abri pour les orienter et les protéger.

Nous demandons, tant au Préfet qu'au maire de Nice, que soit mise en place une véritable gestion de crise sanitaire à l'attention des plus démunis, à la mesure de l'urgence sanitaire et sociale que connaît notre ville. Nous demandons également que toute la transparence soit faite sur les dispositifs mis en oeuvre et que les associations et les citoyens soient davantage associés aux décisions prises et à leur application.

L'association "Tous citoyens !"

mercredi 18 mars 2020

Mise à la rue de jeunes exilés : le Département des Alpes-Maritimes enfreint les règles de confinement


Communiqué de presse de l’association « Tous citoyens ! »


« Mise à la rue de jeunes exilés :

Le Département des Alpes-Maritimes enfreint les règles de confinement »



L’association « Tous citoyens ! » vient en aide aux exilés dans les Alpes-Maritimes et notamment aux Mineurs Non Accompagnés.

A 29 reprises en deux ans, notre association a accompagné des jeunes mis à la rue par le service d’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) des Alpes-Maritimes parce qu’ils ne pouvaient pas, selon ce service, prouver leur minorité. A 29 reprises le Tribunal pour Enfant de Nice a reconnu la minorité de ces jeunes, a ordonné leur placement jusqu’à leur majorité et a obligé l’ASE à les réintégrer.

Nous avons été contactés hier après-midi, mardi 17 mars 2020, par deux jeunes exilés, H., bangladais, et S., malien, car l’ASE les avait mis dehors du foyer où ils étaient mis à l'abri, le jour même, en pleine crise sanitaire du Covid-19, et à l’encontre de toutes les règles de confinement et de limitation des déplacements fixées par l’Etat.

Notre association étudie les possibilités de recours au tribunal concernant ces deux jeunes afin qu’ils obtiennent la protection de l’enfance jusqu’à leur majorité si celle-ci est établie, ainsi que le bien-fondé d'éventuelles demandes d’asile.

Cependant, qu’il s’agisse de mineurs ou de jeunes majeurs, le fait de mettre à la rue deux jeunes exilés étant vraisemblablement passés par l’Italie il y a deux mois, est totalement inconsidéré et irresponsable tant pour la santé de ces jeunes et que pour la santé publique.

Nous interpellons publiquement le service d’Aide Sociale à l’Enfance 06 et le Président du Département 06 dont il dépend, Charles-Ange Ginésy afin qu’ils expliquent pourquoi ils ont délibérément enfreint les consignes de confinement et afin que de tels actes ne se reproduisent plus.

Nous interpellons publiquement le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, afin de lui signaler les faits et qu’il puisse veiller au respect des consignes de confinement par les services du Département des Alpes-Maritimes.

Nous combattons au quotidien les entraves faites au respect des droits des mineurs isolés dans notre département. Nous ne nous attendions pas à devoir faire respecter les consignes de lutte contre la propagation du Covid-19 par le Département des Alpes-Maritimes lui-même.


Nice, le 18 mars 2020
Association « Tous citoyens ! »