mercredi 27 juillet 2022

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Une pétition lancée après la mort d'un migrant à Menton atteint 1000 signatures en 48 heures

Une pétition de l'association de défense du droit d'asile "Tous citoyens", à Nice, vient d'atteindre les 1000 signatures. Elle avait été mise en ligne le 26 juillet 2022.

La frontière italo-française à Menton
Le 17 juillet 2022, deux migrants ont été percutés à la frontière italo-française, à Menton. L’un des deux est mort. Une pétition a été lancée à Nice pour sécuriser leur passage. (©Creative communs)

Par Romane Frachon Publié le 28 Juil 22 
La pétition, mise en ligne avant-hier, a atteint les 1000 signatures aujourd’hui.

Le 17 juillet 2022, deux personnes en migration ont été fauchées en pleine nuit par une voiture à Menton (Alpes-Maritimes), sur la frontière italo-française. L’une est décédée, l’autre est en état grave. Ce n’est pas la première fois qu’un drame survient à cette frontière.

L’association « Tous citoyens » a décidé de se faire entendre en lançant une pétition pour demander que cette frontière soit un lieu sécurisé pour ces personnes migrantes.

Rétablissement de la frontière
Longtemps ouverte, cette frontière de l’UE entre l’Italie et la France a fait l’objet de rétablissement des contrôles suite à l’état d’urgence en 2015, puis avec la situation sanitaire liée à la pandémie. Mais aujourd’hui, « il n’y a plus de raison que cette frontière soit fermée » estime David Nakache, président de l’association Tous Citoyens, à l’origine de la pétition.

« Ces gens », pointe ce membre actif de l’association, « considérés comme des ‘clandestins’ par l’État, sont obligés de se cacher pour traverser les frontières, et se mettent en danger ». Ce qui les pousse à se cacher, selon le militant, c’est « le non-respect du droit d’asile » dans cette zone.
« Migrants dans des containers à Menton »

Cette pétition a pour but de demander une SPADA (Structure du Premier Accueil des Demandeurs d’Asile) au poste de frontière, à Menton. Or, « la situation n’a pas changé », raconte le bénévole et militant. « Il y a toujours des personnes enfermées des heures dans des containers, en plein soleil, en attente d’être expulsées ».

Dans cette zone de 32 km autour de la Roya, toute personne exilée est renvoyée en Italie. « C’est une zone de non droit, créée par décision administrative », soutient Nakache, fonctionnaire de l’État. « Pourquoi, à Nice, vous avez le droit de déposer une demande d’asile, et pas dans cette zone artificielle ? », questionne-t-il.

Volonté politique

Pour ce responsable associatif, il s’agit même d’une « zone de clandestinité organisée par l’État ». Avant de s’expliquer : « Aujourd’hui, le préfet des Alpes-Maritimes et le ministre de l’Intérieur ne respectent pas le droit d’asile. On leur demande d’ouvrir une voie légale, pour déposer leur demande librement, comme le permet la loi ».

Il veut transmettre un message optimiste : « Il n’y a pas de fatalité dans ces drames, ce sont des décisions administratives et politiques qui mettent en danger des humains ». Avant d’ajouter : « On peut les changer ».

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