Communiqué de
presse de l’association Tous citoyens :
Défense du droit
de manifester à Nice
L’acharnement du préfet des
Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, à vouloir interdire les manifestions à Nice
pour la paix entre israéliens et palestiniens interroge : ses cinq
derniers arrêtés ont tous été cassés par le tribunal administratif de Nice. A
chaque fois le tribunal administratif constate que les arrêtés du préfet portent
« une atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale »,
le droit de manifester.
Nous sommes en conséquence devant
un phénomène paradoxal : le préfet, représentant de l’Etat dans le
département, est le garant de l’état de droit. Il est rappelé à l’ordre par la
justice qui lui notifie explicitement que l’une de ses décisions est contraire
au droit. Tout préfet devrait alors se conformer au droit. Or le préfet
Moutouh, lui, récidive… à quatre reprises ! Cela veut dire qu’à quatre
reprises il décide de prendre sciemment une décision qu’il sait être contraire
au droit.
Pourquoi le préfet Moutouh
s’entête-t -il à porter atteinte à une liberté fondamentale ? Ses
nombreuses déclarations dans la presse font apparaître une raison d’ordre
idéologique : il a déclaré, le 7 novembre, que « les manifestations qui
sous couvert d’être des manifestations pour la paix et pour le peuple
palestinien ne sont que des appels à la haine contre les autres et notamment
contre les juifs de France et d’Israël. »
Nous rappelons au préfet des Alpes-Maritimes que :
- L’opposition à la politique colonialiste du gouvernement de Benyamin Netanyahou n’est pas de l’antisémitisme. Il s’agit de lutter contre l’oppression subie par le peuple palestinien, de défendre le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et de défendre les droits de l’Homme.
- Manifester pour la paix, la protection des civils israéliens et palestiniens, et l’application des résolutions de l’ONU tendant à la création de deux états autonomes, c’est défendre la position officielle de la France. Cette position a été réaffirmée avec constance par les présidents de la Républiques françaises successifs, et récemment par Emmanuel Macron.
- Le préfet est, comme tout fonctionnaire, astreint au principe de neutralité et au devoir de réserve : il ne doit pas tenir de propos à caractère purement idéologique ou partisan.
- Le préfet est le garant du respect des lois et de l’état de droit, il ne doit pas porter sciemment atteinte à des droits fondamentaux.
- Manifester un droit fondamental. La liberté d’expression, y compris sur la voie publique, est l’une des modalités d’exercice de la citoyenneté. Manifester est un acte citoyen qui fait vivre la démocratie.
Nice, le 28 novembre 2023
Association Tous citoyens
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