mardi 12 septembre 2023

Nice : les pouvoirs publics doivent mettre les jeunes exilés à l’abri



Communiqué de presse :

Nice : les pouvoirs publics doivent mettre les jeunes exilés à l’abri



La situation des Mineurs Non Accompagnés (MNA) à Nice est catastrophique : selon un protocole passé par les autorités, tout jeune qui souhaite demander la protection de l’enfance doit se rendre au commissariat Auvare à Nice. Or ce commissariat, saturé, refuse de faire entrer les jeunes exilés en leur disant de revenir le lendemain.

Une trentaine de jeunes dorment à la rue dans des conditions sanitaires déplorables : sans eau, sans nourriture, sans duvet, sans sanitaires ni douches. Plusieurs associations et des habitants du quartier leur viennent en aide et tentent de pallier les carences des pouvoirs publics.

Depuis mi-août :

- 115 jeunes connus par les associations ont subi un refus de guichet au commissariat. Ils doivent être en réalité beaucoup plus nombreux.

- 25 jeunes seulement, sur ces 115, ont été pris en charge grâces aux informations préoccupantes envoyées, aux recours au tribunal administratif et au tribunal pour enfants. Les recours au tribunal pour enfants viennent de permettre la mise à l’abri de 14 de ces 25 jeunes.

Nous sommes sans nouvelle de nombreux jeunes dont une grande partie, faute de prise en charge par les pouvoirs publics, ont vraisemblablement repris leur errance.

Les différentes institutions se renvoient la balle, or elles doivent agir :

- Nous demandons l’arrêt de l’application du protocole d’accord obligeant les jeunes exilés à se rendre au commissariat Auvare. Le Département des Alpes-Maritimes peut, comme d’autres Départements le font en France, ouvrir ses locaux aux MNA primo-arrivants. Un jeune doit pouvoir se rendre dans une Maison des Solidarités Départementales (MSD) et être accueilli par un travailleur social et non par un policier.

- Nous demandons aux différentes institutions, Préfecture, Département et Ville de Nice, de se coordonner et de travailler ensemble, de la même manière qu’elles l’avaient fait pour l’accueil des Ukrainiens. Nous leur demandons d’ouvrir d’urgence des structures d’accueil temporaires pour ces jeunes exilés.

- Le préfet, tant que le Département ne vient pas chercher les MNA dans ses locaux, peut les mettre à l’abri dans les différents commissariats du département et pas seulement à Auvare qui est saturé. Il peut également prendre l’initiative d’ouvrir des structures d’accueil temporaires.

- La prise en charge des MNA est la compétence légale du Département. En plus d’ouvrir des structures d’accueil temporaires, le Département 06 doit au plus vite créer des structures d’accueil pérennes supplémentaires et recruter le personnel qualifié nécessaire.

- Le maire de Nice peut lui aussi ouvrir des structures d’accueil temporaires. Même si l’obligation légale incombe au Département, il peut faire preuve d’humanité et ne pas laisser ces jeunes à la rue.

Les jeunes exilés ont subi des violences dans leur pays d’origine et durant leur migration : coups, sévices, travail forcé, viols, conflits armés, naufrages en méditerranée, etc. Ils ont besoin d’une prise en charge adaptée, de soins et d’un suivi psychologique post-traumatique. Au lieu de cela ils sont, à Nice, laissés à la rue.

Bénéficier de la protection de l’enfance est un droit !


Nice, le 13 septembre 2023

Signataires : la Cimade 06, Habitat et citoyenneté, le Syndicat des Avocats de France, Tous citoyens

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