mercredi 12 novembre 2025

Violences policières et injures racistes à Nice : des faits intolérables

 


Communiqués de presse de l’association Tous citoyens !

Violences policières et injures racistes à Nice : des faits intolérables

 

Trois policiers nationaux ont été condamnés à douze mois de prison avec sursis et six mois d’interdiction d’exercer leurs fonctions pour injures racistes et violences psychologiques.

Quels sont les faits ?  Lors de l'interpellation de deux personnes pour trafic de drogue dans le quartier des Moulins à Nice, le 22 juillet 2025, le policiers ont proféré des injures racistes et se sont livrés à des violences psychologiques à l'encontre des personnes interpellées : "Sale bougnoule, t'es un arabe, t'es là pour violer des Françaises et nous voler" (...) "On veut pas de toi ici, t’es sans papier, retourne dans ton pays de suceur de chameaux", "rentre chez toi dans ton pays de merde", "tu violes la France".

Ces faits sont intolérables pour au moins trois raisons : 

1. La police a un devoir d'exemplarité. On ne peut pas être garant du respect des lois et de l'ordre public et commettre soi-même des délits. Les faits constatés sont graves. Le racisme est un délit et ne doit en aucun cas être banalisé. Les violences psychologiques, si elles ne sont pas des violences physiques, n'en demeurent pas moins des violences. 

Le pacte républicain consistant à confier aux forces de l'ordre l'exercice d'une violence légitime pour garantir le droit à la sûreté de chacune et de chacun est rompu si des policiers deviennent les auteurs d'une violence illégitime et illégale. 

2. La rupture du lien de confiance : si la police entrave elle-même les lois qu'elle doit faire respecter, le lien de confiance entre les habitant-es et les forces de l'ordre est rompu. En portant l'uniforme, les policiers représentent l'ordre public et l'État. La présence des policiers doit normalement rassurer les habitant-es. Or si l'on sait que des policiers sont racistes et que l'on est soi-même racisé, la présence de ces policiers entraîne un sentiment de peur au lieu de procurer un sentiment de sécurité.
Les habitant-es des Moulins ont droit à une police qui les rassure et les protège, pas une police qui leur fait peur.

3. La dégradation de l'image de l'ensemble des forces de l'ordre : en commettant des actes de violences, physiques, verbales ou psychologiques, les policiers entachent l'image de l'ensemble de la profession. Alors que de très nombreux policiers font preuve d'un très grand professionnalisme et exercent leur métier avec probité et dans le respect d'une déontologie stricte, les violences policières viennent discréditer l'ensemble des forces de l'ordre. 

Les policiers exercent un métier très difficile, soumis au danger et à des pressions extrêmes. Le mal être dans la police est un phénomène grandissant. Cinq suicides de policiers ont eu lieu sur la Côte d'Azur en 18 mois. Tout ce qui dégrade l'image de la police et alimente un sentiment de crise de la profession aggrave cette situation.

 

Devant la gravité des faits et de leurs conséquences, on aurait pu s’attendre à des peines plus lourdes. Les six mois d’interdiction d’exercer sont en partie écoulés depuis les faits. Les trois policiers ayant proféré des injures racistes et exercé des violences psychologiques vont-ils reprendre leur service en janvier, dans le quartier des Moulins où les faits ont eu lieu, sans autres conséquences ? 

Les violences policières sont très souvent accompagnées d’un sentiment d’impunité par leurs auteurs et des condamnations si faibles alimentent ce sentiment.

Le Parquet a la possibilité de faire appel de cette décision mais, au-delà des décisions de justice, nous appelons la police nationale à prendre des sanctions disciplinaires significatives à l’encontre des auteurs des faits.

 

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