Communiqués de presse de l’association Tous citoyens !
Violences
policières et injures racistes à Nice : des faits intolérables
Trois policiers nationaux ont été
condamnés à douze mois de prison avec sursis et six mois d’interdiction
d’exercer leurs fonctions pour injures racistes et violences psychologiques.
Quels sont les faits ? Lors de l'interpellation de deux personnes
pour trafic de drogue dans le quartier des Moulins à Nice, le 22 juillet 2025, le policiers ont proféré des injures racistes et se sont livrés à des violences
psychologiques à l'encontre des personnes interpellées : "Sale bougnoule, t'es un arabe, t'es
là pour violer des Françaises et nous voler" (...) "On veut pas
de toi ici, t’es sans papier, retourne dans ton pays de suceur de
chameaux", "rentre chez toi dans ton pays de merde", "tu
violes la France".
Ces faits sont intolérables pour
au moins trois raisons :
1. La police a un devoir
d'exemplarité. On ne peut pas être garant du respect des lois et de
l'ordre public et commettre soi-même des délits. Les faits constatés sont
graves. Le racisme est un délit et ne doit en aucun cas être banalisé. Les
violences psychologiques, si elles ne sont pas des violences physiques,
n'en demeurent pas moins des violences.
Le pacte républicain consistant à
confier aux forces de l'ordre l'exercice d'une violence légitime pour garantir
le droit à la sûreté de chacune et de chacun est rompu si des policiers
deviennent les auteurs d'une violence illégitime et illégale.
2. La rupture du lien de
confiance : si la police entrave elle-même les lois qu'elle doit faire
respecter, le lien de confiance entre les habitant-es et les forces de l'ordre
est rompu. En portant l'uniforme, les policiers représentent l'ordre public et
l'État. La présence des policiers doit normalement rassurer les habitant-es. Or
si l'on sait que des policiers sont racistes et que l'on est soi-même racisé,
la présence de ces policiers entraîne un sentiment de peur au lieu de procurer
un sentiment de sécurité.
Les habitant-es des Moulins ont droit à une police qui les rassure et les
protège, pas une police qui leur fait peur.
3. La dégradation de l'image
de l'ensemble des forces de l'ordre : en commettant des actes de
violences, physiques, verbales ou psychologiques, les policiers entachent
l'image de l'ensemble de la profession. Alors que de très nombreux policiers
font preuve d'un très grand professionnalisme et exercent leur métier avec
probité et dans le respect d'une déontologie stricte, les violences policières
viennent discréditer l'ensemble des forces de l'ordre.
Les policiers exercent un métier
très difficile, soumis au danger et à des pressions extrêmes. Le mal être dans
la police est un phénomène grandissant. Cinq suicides de policiers ont eu lieu
sur la Côte d'Azur en 18 mois. Tout ce qui dégrade l'image de la police et
alimente un sentiment de crise de la profession aggrave cette situation.
Devant la gravité des faits et de
leurs conséquences, on aurait pu s’attendre à des peines plus lourdes. Les six mois
d’interdiction d’exercer sont en partie écoulés depuis les faits. Les trois
policiers ayant proféré des injures racistes et exercé des violences
psychologiques vont-ils reprendre leur service en janvier, dans le quartier des
Moulins où les faits ont eu lieu, sans autres conséquences ?
Les violences policières sont
très souvent accompagnées d’un sentiment d’impunité par leurs auteurs et des
condamnations si faibles alimentent ce sentiment.
Le Parquet a la possibilité de
faire appel de cette décision mais, au-delà des décisions de justice, nous appelons
la police nationale à prendre des sanctions disciplinaires significatives à
l’encontre des auteurs des faits.

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